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La Maison des deux Marines (de Loire et des
Canaux)
se présente comme le conservatoire du patrimoine batelier de Briare.
Situé à l'intersection de trois voies d'eau (la Loire, le canal de Briare, le canal latéral à la Loire), Briare-le-Canal représente le carrefour-souvenir d'une histoire de techniques et de métiers de la navigation fluviale (charpentiers, cloutiers, etc.).
Passer la Loire ... le manque d'eau rend la navigation sur la Loire, en amont de Briare, difficile. Pour résoudre ce problème, un canal latéral est ouvert à la circulation, de Roanne à Châtillon-sur-Loire, en 1838. Il est construit essentiellement pour des raisons économiques sur la rive gauche. Pour gagner le canal de Briare qui débouche sur la rive droite et pouvoir ainsi rejoindre la région Parisienne, il faut franchir la Loire dans le lit même du fleuve, ce qui n'est pas chose aisée. Le passage se fait entre les écluses de Mantelot et des Combles, distantes de 1012 mètres, dans un chenal délimité par des digues submersibles qui servent au halage. Lorsqu'elles sont recouvertes par les eaux, les mariniers utilisent des ancres pour dériver. Il faut en moyenne 3 à 6 heures en fonction du bateau, de la hauteur des eaux et de la force du courant pour traverser. Le passage en Loire sera un peu facilité par la mise en service du toueur à câble Arnodin en 1880. Il reste cependant difficile et la modernisation de notre réseau de canaux, avec la mise au gabarit Freycinet adopté en 1879, impose la réalisation de nouveaux ouvrages. Des différents projets imaginés pour traverser le fleuve, c'est celui de l'ingénieur Mazoyer qui est retenu. La maîtrise de la charpente métallique avec l'apparition de l'acier doux, permettra aux entreprises Daydé et Pillé, pour la cuvette et au constructeur de la célèbre tour Eiffel pour la maçonnerie, de jeter par dessus le fleuve le célèbre Pont-Canal tant attendu. Le 16 septembre 1896, l'Aristide est le premier bateau à pénétrer dans les eaux du Pont-Canal pour franchir la Loire. Il appartient à Ernest Guingand.
Le passage en Loire entre les écluses de Mantelot et des Combles a été reconstitué sur une maquette au 1/100e.
La Maison des deux Marines s'affirme donc comme une rétrospective dynamique et un guide historique complet, avant ou après la visite de la ville et de ses lieux de mémoire.
Musée de la Mosaïque et des Emaux
Historique de la Manufacture des Emaux de Briare
Jean-Félix BAPTEROSSES fut, dans la deuxième moitié du XIXème siècle,
ce que l'on appelle aujourd-hui un "capitaine" d'industrie. Né le 2 septembre
1813 à Bièvres, près de Paris, il manifeste très jeune d'étonnantes qualités
inventives dans le domaine de la mécanique, ainsi qu'en témoignent les
brevets qu'il a déposé entre 1837 et 1843. En 1843, il se rend en voyage
d'étude en Angleterre où il visite les premières usines de fabrication
de boutons : celle de Minton, le grand céramiste anglais et celle de Chamberlain
dans lesquelles on ne frappe qu'un seul bouton à la fois. Il y constate
leur impossibilité à industrialiser davantage leur production et prend
également connaissance d'un brevet concernant une nouvelle pâte utilisée
par Minton. Tous les éléments qui vont donner naissance à sa plus grande
invention sont alors réunis. De retour en France, il se met au travail
et, le 4 novembre 1844, il dépose le brevet de sa première machine à fabriquer
les boutons. C'est une véritable révolution dans cette industrie. La nouvelle
machine permet de frapper 500 boutons à la fois alors que les anglais
ne frappent toujours les leurs qu'à l'unité. En juillet 1845, il fonde
sa première fabrique à Belleville puis, en 1846, il transfère celle-ci
rue de la Muette à Paris. Au mois de mai de cette même année, il dépose
le brevet d'un four chauffé à la houille permettant la cuisson des boutons
en 15 minutes. Il améliore la plasticité de la pâte en y incorporant du
lait. Son avance technologique est telle que ses concurrents anglais passent,
en deux ans, du monopole de la fabrication du bouton à la ruine de leur
industrie. Sa production journalière est de 1.400.000 boutons et emploie
550 personnes. Les locaux de la rue de la Muette deviennent à leur tour
trop exigus pour une telle réussite. C'est alors que J.F. BAPTEROSSES
achète la manufacture de Briare. Edifiée en 1838, ses bâtiments d'exploitation
son nombreux et en parfait état, ses fours à la houille sont de conception
moderne, elle est située à proximité du canal de Briare et pas trop éloignée
de Paris à laquelle elle est reliée par le rail. Enfin, il trouvera plus
aisément sur place le lait dont il a besoin.
La Mosaïque par Eugène GRASSET
Ce succès fulgurant s'accompagne de besoins considérables : pour les ouvriers
au nombre de 1500, il construit des cités ouvrières avec jardins, des
écoles. Il fonde également un hôpital-hospice, une société de Secours-Mutuel
pour ses employés. Il implante des terrains de sport, crée la fanfare
de Briare, etc.
A sa mort en 1885, sa famille lui succède et à côté de ces productions
qui en font la richesse, sort de la manufacture, dès 1882, la mosaïque
ou les émaux, dit-on plus volontiers. Dès la fin de la première guerre
mondiale, la mosaïque va devenir un matériau de plus en plus prisé par
les architectes et les entrepreneurs. Le succès est tel, qu'en 1960 Briare
produit 60% du marché français de la céramique. Le nouveau produit "Emaux
de Briare" est un élément de céramique d'émail vitrifié et teinté dans
la masse qui donne une qualité supérieure aux autres revêtements. Ce succès
des Emaux de Briare et la reconversion progressive de l'entreprise vers
ce nouveau produit ne suffisent pas à éviter alors, malgré le caractère
prestigieux de la fabrication, un net déclin de l'entreprise. En 1954,
la "Grande maison" doit licencier et, en 1962, la Sté F. BAPTEROSSES et
Cie, jusqu'alors transmise par voie héréditaire, est cédée par la famille
au groupe
"Sté Générale de Fonderie". Les années 80 marquent, pour Briare, une période
de réduction d'activité, l'effectif passant de 1000 personnes à moins
de 100. Aujourd'hui, les Emaux de Briare entament une véritable renaissance.
Alliant respect de la tradition dans le processus de fabrication et modernité
des nouvelles collections, ses dirigeants actuels ont entrepris de refaire
de l'entreprise un fleuron de l'industrie céramique française. Avec l'ouverture
du Musée qui est un hommage au passé, un pas vers l'avenir et la preuve
que les Emaux de Briare ont retrouvé leur place, c'est une aventure moderne
qui commence pour cette entreprise plus que centenaire, celle du XXIème
siècle.
Musée de la Mosaïque et des Emaux
Boulevard Loreau 45250 BRIARE
Tél. 02 38 31 20 51
Ouverture:
du 1er juin au 30 septembre :
tous les jours de 10h à 18h30
du 1er octobre au 31 décembre et du 1er mars au 31 mai :
tous les jours de 14h à 18h
groupes tous les jours, toute l'année, de 10h à 18h sur réservation.
Fermé en janvier, réouverture pour les vacances de février.
Château de Trousse Barrière
En 1508, une métairie connue sous le nom de Trousse-Baurrière
voit le jour, elle devient Trousse Boussière, TrousseBoissière et enfin
Trousse Barrière.
La constuction du château est plus récente, entre 1885 et 1890.
En 1974, la ville de Briare devient propriétaire des lieux et, après une restauration importante, un centre d'exposition ouvre ses portes en 1982. Depuis, des ateliers accueillent des artistes de toutes les disciplines.
Château de Trousse Barrière - Centre Municipal d'Expositions
Visite gratuite - Tél : 02 38 31 27 39 -
Du mercredi au dimanche de 14h à 18h
également de 10h à 12h du 1er Juillet au 31 Août